vendredi 1 juillet 2016

Un appel qui reste d'actualité


« Qu’importe les rapports parlementaires, européens, internationaux 
et les condamnations de notre pays par la Cour européenne des droits de l’homme
pour ces conditions lamentables de détention,
on s’indigne et on ne change rien »

24 novembre 2014
Jean-Jacques Urvoas, président de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale
 

Réforme pénale : pour un large consensus républicain (suite)


     Le 10 novembre 2014, sur proposition  de M. Jean-Jacques Urvoas, le Premier Ministre, M. Manuel Valls,  confiait à M. Dominique Raimbourg, alors vice-président de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale, une mission sur l’encellulement  individuel. M. Raimbourg rendait  son rapport 20 jours plus tard. Il avait pour sous-titre « Faire de la prison un outil de justice »  et comprenait 24 préconisations. Le nombre de détenus en surnombre était alors d’environ 12 000

     La garde des Sceaux, Mme Christiane Taubira, s’engagea immédiatement à  mettre en œuvre ces propositions.  Et puis plus rien (1)...   En janvier 2016, Mme Taubira démissionnait et M. Urvoas  était nommé Garde des Sceaux ; le nombre de détenus en surnombre était alors de 13 000.  Il est aujourd’hui de plus de 14 000 (Source OPALE).   

     Selon nos informations, le Ministre de la Justice devrait  remettre au Parlement deux rapports en matière pénale : l’un en juillet sur l’encellulement individuel  et la surpopulation des prisons et le second, en septembre, sur l’application de la loi du 15 août 2014 (contrainte pénale, libération sous contrainte, ...). On peut s’étonner de ce timing, car ces questions  sont liées :  les mauvaises conditions de détention  favorisent la récidive, récidive dont la prévention devait être renforcée par l’application de la loi du 15 août 2014. Mais l’important est que ces sujets soient de nouveau mis à l’agenda du Gouvernement.                  

     Aussi me parait-il  utile de rappeler les termes de l’appel du 19 mai 2014 (voir P.J.), signé par nombre d’organisations  et par plus de 100  personnalités du champ pénal (ANJAP, ANVP, AFC, Citoyens et Justice, Courrier de Bovet,  Croix-Rouge française,  DES Maintenant en Europe, FARAPEJ, Aurore, APCARS, Carceropolis, etc.)        

    Ce texte,  publié par le quotidien Le Monde (2), en plein débat parlementaire sur le projet de loi « prévention de la récidive », appelait à un large consensus républicain reposant sur la nécessité de construire, mais pas n’importe quoi, ET de réduire le nombre de personnes détenues, mais pas n’importe comment (voir pièce jointe).     

   Cet appel  reste  d’actualité.

Pierre V. Tournier

(1)   Pas même l’application de la proposition n°15 « recenser les places inoccupées et donner les raisons de ces inoccupations ».   


 

 

 

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